Comment garder allumé ce Petit Feu Intérieur.
17 novembre 2020
Ce foyer du Petit Feu à l’intérieur de soi.
Comment en prendre soin. Comment le protéger quand la tempête gronde et gronde.
Quand autour, il n’y a plus aucunes armatures sur lesquelles s’appuyer, plus aucune structure au sein de laquelle se reposer.
Comment construire ses armatures et sa structure intérieures pour garder le Petit Feu allumé.
Comment créer un espace intérieur pour que ce Petit Feu puisse continuer à vivre libre. Comment préserver l’intégrité de son Petit Feu. Où puis-je le loger. Où peut-il trouver sa place, son Foyer.
Même si l’espace du Foyer est tout, tout, tout petit. Où se situe-t-il ?
Vers le cœur, peut-être. Dans le bas-ventre, peut-être. Au sein de chaque cellule, peut-être. Mon corps est-il un espace ? Il en contient un, plutôt… L’espace des organes, mais mon âme, mon esprit, ce petit feu, où se situent-ils ? Bref…
Je suis là à parler de foyer intérieur, bien au chaud chez moi, alors que certains n’ont pas de foyer. Pour eux, la liberté serait peut-être là, dans le fait d’avoir des murs, un lit.
Comment honorer cela, alors. Je suis libre en mon foyer, en ces murs, en ce lit, sur ma chaise de bureau, à mon ordinateur, à ma guitare et maintenant en train d’écrire. Comment honorer cela.
Car à l’intérieur de moi, je me sens si emprisonnée, brimée et en colère. Il y a, par moment, tellement d’angoisse et de tétanie. C’est à l’intérieur que je ressens cela… C’est à l’intérieur de mon être que mon Petit Feu est si chahuté, si chahuté qu’il me chahute au-dedans au point de consumer mon énergie si je ne fais rien.
Ce Petit Feu n’est-il pas la face cachée d’un Incendie. Oui, car il est aussi un Feu qui me consume de l’intérieur… C’est de ce qu’il se passe à l’intérieur de moi dont j’ai aussi besoin de me protéger. Le danger est à l’intérieur, ce feu m’étouffe de toute sa fumée à l’intérieur, il me brûle de tout son chaud, et j’ai mal.
Le Feu. Destruction et Force de Vie. Deux faces d’une même pièce.
Comment le faire respirer, ce Feu, comment le garder vivant sans qu’il m’embrase.
Comment respirer en dedans et au dehors, alors que tout brûle au dehors et en dedans.
Comment m’oxygéner alors qu’on me demande de me masquer.
Faut-il laisser l’incendie avoir lieu. Ou se battre, pour que rien ne brûle, au mieux, limiter les dégats. Et rester positif. Alors que tout brûle. Y en a marre de la positivité. Ca brûle, bordel. Ca brûle. Quand tu te brûles, c’est pas au moment où tu te brûles que tu peux être positif. Au moment où tu te brûle, ça brûle, et tu as mal. Point. Tu as mal, bordel. Tu as mal, et tu cries.
Je suis fatiguée. Oui, j’ai presque envie de m’assoir, de me mettre à l’abris et de laisser l’incendie extérieur avoir lieu. Car il est immense. Je n’ai pas de pouvoir. Mais celui en moi… Je ne peux pas laisser faire ça… Le combat est ailleurs. Où, je ne sais pas. Il est ailleurs. Et quelque part, je suis épuisée de me battre. Je n’ai pas envie de me battre. Alors, quel est mon axe d’action. Puis-je trouver une façon d’agir, sans avoir à être dans l’affrontement et la violence. Mon axe d’action est-il dans la traversée de toutes ces douleurs, toutes ces forces. Dans la rencontre avec toutes ces vives brûlures intérieures. Est-il dans le panache à aller se rencontrer, soi, plutôt qu’à laisser la guerre éclater en soi. Je ne veux pas me faire la guerre ni laisser la guerre se faire en moi. Je ne peux pas éteindre le feu, mais je peux essayer de le contenir, avec de l’amour.
Avant de m’occuper de l’incendie au-dehors, m’occuper de ceux au-dedans. J’aurai l’air de quoi, sinon.